Rivage
Rivage
Sur le bord d’un torrent
Laisse passer le temps
Talengar, poète à ses heures perdues
Rivage
Sur le bord d’un torrent
Laisse passer le temps
Talengar, poète à ses heures perdues
Geste de l’esprit
Une main tendu jusqu’à l’horizon
Corde de pendue au fil de la vie
Le lien subtile de la déraison
Joue la futile note du dénie
De l’esprit perdu j’attends l’éclosion
Ligne plus ardue d’un nerf incertain
Conduit l’utile mot de l’implosion
Auprès des milles centre de devin
Un geste menu dans notre bouche
Trait fin et tenu du silence vain
Tisse les longs cils d’un regard louche
Adresse des nues frappe de tes mains
Claque de la rue pour qui prend mouche
Ce procédé vil qui botte en touche
Talengar, poète à ses heures perdues
Plumage angélique
Noblesse de ton fût qui a poussé bien droit
Perfide finition de ta pointe acérée
Perce ce qui t’es dû sans être modérée
Perte, liquidation de ce délicat foie
Détresse de la plume aux atours dressés
Cherche ta victime prise en coeur de cible
Traverse l’écume de sang invisible
Flèche qui décime les unions des tressés
Cupidon de l’amour, page d’Aphrodite
D’un regard de vautour, oiseau qui médite
Empennage rapace en sa proie se fondit
Dérisoire serment aux lois qu’on édite
Sacrifié aux tourments d’un sentiment de lie
Eternelle menace aux passions bénites
Talengar, poète à ses heures perdues
Lumière matinale
Tu entres dans mon lit, tu caresses mes yeux
Tendresse d’une vie qui renait en pensée
Tu éveilles les sens des mes rêves oubliés
Pour donner consistance à un temps merveilleux
Ton voile virginal enlevé par les cieux
Offrande matinale de lumière formée
Au plaisir de nos corps doucement fatigués
Dans les flots de l’ichor du soleil d’un dieu
Les rayons de sommeil qui chatouillent mes draps
Subliment mes envies dans le creux de tes bras
A la senteur de miel de ce jour de printemps
Se mêle dans un cri les oiseaux de nos champs
Pour saluer de nouveau l’émergence de Ra
Marque dans ses sabots le passage du temps
Talengar,poète à ses heures perdues
Bras virtuels
Je t’offre ce havre de sentiments précieux
Un lieu où se grave les sillons de nos liens
Amitié sans serment qui dit seulement vient
Réconfort permanent de voir les mêmes cieux
Je t’ouvre la porte qui mène au réconfort
Celui qui nous porte au-delà des limes
Impérial sentiment qui passe les cimes
De l’espace et du temps pour te serrer très fort
La chaleur d’un câlin fait oublier le vide
Laissé dans les matins d’un gris insipide
La distance se plie la durée dominée
Lorsque fait son malin le virtuel solide
Position de replie du réel laminé
Dans les bras enfantins d’un amour d’Ovide
Talengar, poète à ses heures perdues
Sieste nocturne
Dans un demi-sommeil commence le rêve
Délicieuse idylle qui se remplit de sève
Ma pensée servile plie à ma volonté
Mon sang de vermeil, limbe de volupté
Le décor est planté, folie de mon esprit
Vague de mes pulsions libérées du mépris
Emporte jusqu’à Sion mes restes de raison
Dans ma chair passionnée résonne un diapason
Mélange nocturne pétri d’expériences
Brise du diurne les souvenirs rances
Vagabonde risée d’une brise ambulante
Ramène jusqu’au lit, Psyché de l’errance
Le dormeur défrisé à la vue branlante
Que plus rien ne relie à la délivrance
Talengar, poète à ses heures perdues
Renouveau tentateur
Sur le bord du gouffre règne un seul tentateur
Le serpent qui souffre comme un bon spectateur
De cette tragique, et folle méprise
Pris pour un comique, mais quelle surprise
Ce pauvre être rampant défoulé par nos pieds
Qui s’abaisse au néant comme pour le prier
Car cette vile voix ne saurait subjuguer
Aussi bien que la voie dans le vide tracé
Maitre de l’hypnose, le fond nous attire
C’est ici la cause du chômage martyr
Lorsque la tradition cède à la dépression
Le pas de la fonction déchausse à la pression
Le symbole du mal restera caducé
Lorsqu’on perd l’animal qui osa le premier
Talengar, poète à ses heures perdues
Domaine de choix
Domaine de la vie ou se déploie la mort
Existence finie, explosion de trésor
Dans le mot de la fin se cache un diamant
Poli sur le chemin de nos plus beaux tourments
Domaine du vide et de l’immortel néant
Saveur insipide sans quête de géant
Le malheur est de ceindre une couronne d’or
D’éternellement peindre une constance en tord
Du chaos à l’ordre, peu de lien a tranché
Je préfère mordre dans la pomme branchée
Paradoxe d’un choix libre dans son enfer
Car j’élève ma voie sans vouloir la fardée
Etrange désordre, port du maques de fer
Dans ce rôle m’échoie le cap qu’il faut gardé
Talengar, poète à ses heures perdues
Et pourtant…
Et pourtant je ne me sens pas dans le passé
J’ai juste l’impression de tracer ma route
Avec un manque… et des regrets sans doute
Dans la raison que je ne cesse de forger
Qui forme cette armur que je n’ose habiter
Et qui occulte certaines de mes idées
Celles du retour en arrière incompris
Que je voudrais comprendre et qui pourtant sourit
Difficile de suivre mes utopies
Volonté de vie, poursuite de mes envies
Le célibat est pour l’homme une liberté
Mais j’ai la tête trop pleine pour y gouter
Mon corps insoumis n’est pas juste fait de bois
Je jaillis de l’ornière, trace mon destin
Dépasse le fossé qui s’ouvre entre elle et moi
J’entends encor le serein dans l’air du matin
Plénitude de vie arrachée du support
Epave de barque qui voulait perdurer
Dans l’espoir d’arriver dans le meilleur des port
Celui du bonheur auprès de l’être aimé
Triste consolation de se savoir vivant
Car pour recommencer ce chemin fatiguant
Découverte de l’illusion des autres
Masques de majorettes qu’il faut fair notre
De mon âme meurtrie nait un simple désir
Celui de l’oublie mais sans en voir l’avenir
Quel paradoxe pour un si petit être
Aurait-il fallu que j’évite de naître?
Mais je me rassure en essuyant mes larmes
De ma démesure se forme une lame
Celle de me suffir seul pour voir sur mon pic
La vague du monde, charge héroïque
Qui veut de mon domaine manger la pensée
Et pourtant au fond, je reste un poète né
Talengar, poète à ses heures perdues
Fond égoïste
Au coeur de la pierre, une perle de nuit
Chaque jour se serre dans les affres de peur
Intimité d’ombre lieu de sombre chaleur
Qui suinte de la chair, espoir de cher qui luit
Sentiment usurpé dans le noir des envies
Pour devenir huppé quand se lève le jour
Hors de ce tombeau git le masque d’une tour
Egoïsme qui surgit se transforme en survie
A la vue de chacun se dresse ce bilan
Qui peut tendre la main en desserrant les dents
Vaste interrogation sur la force du don
Dans un noir empire, solitude règne
Toi qui renie l’ire alors tu saignes
Pauvre déclamation lorsque tu sens les fonds
Talengar, poète à ses heures perdues